La solution la plus simple….
Les frères Sherman s’attèlent immédiatement à la tâche. Ils se rappellent les recommandations de Walt : « Ce dont nous avons besoin, c’est d’une sorte de rondeau, à la manière de ‘Row, row, row your boat’ ». Ils imaginent dès lors une mélodie en deux parties, suffisamment simples pour qu’on puisse les superposer sous la forme d’un contrepoint. Ce mélange d’unité et de diversité symbolisait ainsi parfaitement l’esprit de l’attraction.
Mais cette mélodie leur paraît trop simple, et ils décident de composer deux autres chansons, plus complexes, ne sachant pas laquelle ils allaient présenter à Walt. Après deux semaines de travail, ils reviennent finalement à leur première intention, qui remporte immédiatement l’adhésion de Walt.
Or, si les notes sont les mêmes, le style de la version qu’ils lui présentent s’avère assez différent de celui qui figurera dans l’attraction. Il s’agit d’une ballade lente et délicate, une « prière pour la paix ». Mais Walt a une autre idée en tête. Il demande alors aux musiciens d’accélérer le tempo, et de changer de langue. Les deux frères ne connaissant que l’anglais, ils improvisent des langues imaginaires et font rire tout l’auditoire, ainsi définitivement gagné à cette cause. Au final, leur chanson aura un tel succès qu’elle donnera également son nom au pavillon lui-même.
Le concert des nations
Pour la version originale de l’attraction, le musicien Bobby Hammack créera pas moins de 29 orchestrations internationales du fameux thème, chanté en six langues.
Et pour la version de Disneyland Paris, le compositeur John Debney (Le Livre de la Jungle, 2016) composera un tout nouvel arrangement, très symphonique, interprété par les 60 musiciens du London Chamber Orchestra. Il y ajoutera des instruments typiques des pays traversés, de la cornemuse pour l’Ecosse au marimba pour l’Amérique latine, en passant par le sitar indien et les tambours japonais. Les chœurs chantent quant à eux en anglais, français, espagnol, allemand, italien, danois, portugais, arabe et hébreux et certains d’entre eux ont même été enregistrés par des enfants dans leur pays d’origine.